mardi 30 mai 2017

Panama, l'espoir fait vivre


Si l'on fait ce jour un article sur Panama, n'y vois aucun rapport avec la mort de l'ancien dictateur du pays dans les années 80, Manuel Noriega. Tueur d'opposants à son régime, blanchisseur d'argent invétéré, condamné pour trafic de drogue aux States, n'y vois aucune allusion foireuse, aucun signe de sympathie.
Si sympathie a revendre nous aurions, c'est bien évidemment pour le groupe Panama, protégé du Label australien Future Classic, mine d'or où l'on retrouve Chet Faker, Flume, Flight Facilities pour ne citer que les plus illustres. Parmi cette déferlante d'artistes confirmés, Panama distribue ses productions au compte-goute. Un EP fin 2012, un second une année plus tard, quelques singles comptés sur les doigts d'une main, merci bonsoir. Sept années après leurs débuts, les membres de Panama ont entamé une tournée américaine et européenne, laissant présager de grandes choses puisque depuis Always EP, l'attente d'un album se fait de plus en plus longue. Pour calmer notre impatience, Jarrah McCleary, leader du groupe, vient d'annoncer la sortie prochaine d'un nouveau projet avec ses deux acolytes qui devrait arriver fin Juin. 
Le premier extrait, Hope For Something, nous donne vraiment quelques chose à espérer. 



lundi 15 mai 2017

Bruxelles, la mine d'or du Rap - Caballero et JeanJass

Double Hélice 2, c'est la seconde galette née de la rencontre entre Caballero, l'un des rappeurs les plus imagés et techniques de sa génération et JeanJass, rappeur et beatmaker au second degré affuté.
Les deux MC se prennent en pleine tronche comme une grosse comédie à la How High de Method Man et Redman  avec des personnages de Judd Appatow. Deux style très différents, Caballero amène ses punchlines tranchantes et rythmées à la manière des Casseurs Flowteurs, le côté storytelling en moins, tandis que JeanJass se plait à caser punchlines footballistiques ("J'arrive toujours soigné comme une passe de Tony Kroos", tout pour nous plaire) tout en produisant l'album dans une grande partie.
Caba et JJ jouent à fond leurs personnages de joyeux irresponsables fumeurs de weed et amateur d'Ego Trip outrageant, Caba apparaissant en totale symbiose en tandem avec son doublon bruxellois. On se rappelle de ses différentes collaborations avec Lomepal (dans leur projet Le Singe fume sa cigarette) ou Fixpen Sill (Fixpen Singe) où le barbu avait déjà la rime tranchante, désormais le jeune hispano-belge semble libéré de cette étiquette de rappeur uniquement technique et utilise les codes du rap-jeu à merveille avec JeanJass pour se brosser une image sûr mesure que ce soit par l'Ego Trip, par la culture rap (les multiples phases sur Ralph Lauren) où par l'aspect visuel de leur musique (les clips sont une part entière de leur projet).


 A la vue des trois singles de leur nouvel opus, les deux MC possèdent une vraie présence dans le cadre et un fort charisme. Impossible de le nier, c'est bien leur présence et ce qu'ils dégagent qui leur permet de rendre crédible le second degré et par là même de faire passer certaines de leurs phases.



Là pour tout claquer, présent dans la session 33 spéciale Belgique de Grunt du mois d'Avril, Caba et JeanJass ont fait le boulot comme à leur habitude, deux grosses frappes violentes (comme celles de Youri Tielemens face au gardien d'Ostende). A vous de juger (avec un autre joyaux de Belgique, Roméo Elvis).